L'été de l'horreur : Naviguer dans les nouvelles sorties
L'été 2023 a apporté une nouvelle vague de films d'horreur sur le devant de la scène, déplaçant l'accent du genre d'un commentaire profond à une expérience plus atmosphérique. Après le succès révolutionnaire de Get Out, Hollywood a cherché à reproduire son triomphe avec des récits plongeant dans l'horreur sociopolitique, en particulier les thèmes du racisme. Cependant, les dernières entrées de cet été, telles que MaXXXine, Longlegs et Cuckoo, semblent négliger des idées substantielles au profit de l'ambiance et des visuels.
L'impact de Get Out sur le cinéma d'horreur
Get Out, sorti en 2017, a non seulement fait sensation au box-office mais a également perturbé fondamentalement le paysage typique des films d'horreur à Hollywood. Avec un budget de 4,5 millions de dollars, il a rapporté une somme incroyable de 56 fois son coût, prouvant que les films d'horreur pouvaient aborder des problèmes sérieux tout en étant commercialement viables. Le succès de Get Out a déclenché une multitude de films similaires, dont beaucoup ont échoué à capturer la même profondeur ou originalité, laissant souvent le public peu impressionné par leur manque d'innovation.
Le passage à l'atmosphère plutôt qu'aux idées
Cet été, les trois principaux films d'horreur indépendants ont attiré l'attention plus pour leur ambiance que pour la profondeur de leur narration. Bien que ces films soient visuellement captivants, leurs récits tombent souvent à plat, laissant le public se demander s'ils sont véritablement des films d'horreur ou de simples exercices cinématographiques.
Mettre en lumière MaXXXine
Dans MaXXXine, Mia Goth reprend son rôle dans le dernier épisode de la trilogie X réalisé par Ti West. Dès le début du film, les spectateurs sont traités à une scène radicale d'émancipation où Maxine confronte un antagoniste, inversant la dynamique de pouvoir et provoquant un choc. Cette scène est un moment marquant qui laisse entrevoir une exploration plus profonde des thèmes du film. Cependant, au fur et à mesure que le film progresse, il revient à un format plus conventionnel, ignorant ses ambitions initiales et se concentrant plutôt sur une imagerie nostalgique évoquant les années 1980. Le film s'éloigne finalement de l'analyse psychologique intrigante qu'il promet.
Analyse de Longlegs
Longlegs a surpris le public par son succès au box-office, mais il échoue à présenter un récit cohérent. Malgré un concept simple impliquant un agent du FBI poursuivant un tueur en série, les dialogues semblent souvent cryptiques et insensés. Bien que le film exhibe de superbes compositions visuelles et une atmosphère onirique, il néglige d'explorer les aspects psychologiques qui pourraient élever son récit à un niveau captivant.
Un aperçu de Cuckoo
Cuckoo transporte le public dans un resort cabinier éloigné dans les Alpes allemandes. Prenant une voie plus familière avec ses personnages locaux troublants et une fille dans une nouvelle ville, le film parvient tout de même à injecter quelques frayeurs habilement conçues. Cependant, il peine à maintenir des arcs de personnages solides, laissant les spectateurs en vouloir davantage en termes de développement de personnages et de motivation.
Une comparaison : Penance de Kiyoshi Kurosawa
Après avoir visionné une mini-série de Kiyoshi Kurosawa, connu pour des chefs-d'œuvre comme Pulse et Cure, il devient clair à quel point ces récentes offres d'horreur pâlissent en comparaison. La mini-série, Penance, tourne autour de la culpabilité et des conséquences morales intégrées dans un cadre narratif hanté. Elle maintient un noyau thématique cohérent qui incite les spectateurs à se demander si l'on peut vraiment échapper à ses mauvaises actions passées.
Conclusion : L'avenir des films d'horreur
La programmation de films d'horreur de cet été manque la cible avec une narration insuffisante et un manque de profondeur thématique. Alors que les cinéphiles continuent d'affluer dans les salles, il est clair que, bien que des visuels captivants puissent attirer le public, l'impact durable réside dans la capacité d'un film à poser des questions difficiles et à explorer des thèmes significatifs. Est-il trop demander aux films d'horreur de fournir non seulement des expériences atmosphériques mais aussi une substance narrative ? Seul l'avenir nous dira si les prochaines sorties peuvent retrouver l'audace qui a caractérisé les précédents films marquants du genre.
Laisser un commentaire
Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés.
Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.